Au nord de mon Sud Ouest, dans un site verdoyant , à l'abri de la pollution, sur les monts de l'Aubrac, un petit coin de paradis pour un dimanche d'août ; superbe réunion autour d'un délicieux aligot et d'agneaux grillés. Convivialité est le maître mot de cette journée pour un certain nombre (ou un nombre certain) d'adeptes de la bonne chaire.
Voici donc quelques photos qui permettront de mieux comprendre.
A notre arrivée vers 11 heures les "culs" d'agneau (il s'agit des deux gigots) en train de cuire autour d'un gigantesque feu de bois. Ils sont arrosés méticuleusement à l'aide de pinceau de fabrication artisanale d'une préparation dont je n'ai pas les ingrédients ...
Les vaches elles aussi d'ordinaire si tranquilles, sont intriguées par tout ce remue-ménage.....
Plus loin les pommes de terre dans le "fournet" grand récipient en fonte que l'on trouvait dans toutes les fermes et qui permettait de cuire au feu de bois, des légumes, des conserves, de faire chauffer l'eau..... Vous pouvez les voir dans l'ordre avant le début puis en cours de cuisson, ici tout est authentique, DES VRAIES POMMES DE TERRE et non pas des flocons dilués dans l'eau et le lait....Une pensée tout de même aux personnes qui ont participé à la séance épluchage, car il y avait deux marmites pleines. Merci aussi aux bras musclés qui ont mouliné au grand presse purée toutes ces pommes de terre, impressionnant n'est ce pas ? La dernière photo avec le monsieur debout vous permettra de déterminer la taille du récipient, ici pas de thermomix mdr
L'aligot préparé et prêt à être servi, regardez comme ça file....et imaginez comme c'était bon, ce que je confirme.....
Et voilà le moment crucial de la journée, pouvoir entourer cette succulente préparation sur sa fourchette et se délecter avec une belle tranche de gigotd'agneau cuit au feu de bois MIAM MIAM QUEL REGAL
Mais au fait, qu'est ce que l'aligot ? le vrai aligot ?
L'aligot (oligot ou olicouót en aveyronnais est une préparation culinaire de fromage spécial (tomme d'Aligot) et de purée de pommes de terreà la texture très élastique. C'est une spécialité rurale originaire de l'Aubrac (Aveyron, Cantal et la Lozère) qui s'est répandue dans le dernier quart du xxe siècle au reste du Massif central et plus largement en France notamment à travers l'exode rural des bougnats à Paris.
Préparation
L'aligot est une préparation faite avec une purée de pommes de terre à laquelle sont mélangés de la crème, du beurre et de la tomme d'Aligot. On ajoute un peu d'ail pilé ou haché finement. Cette purée doit être longuement travaillée afin d'obtenir une texture très élastique. L'aligot ne doit pas être confondu avec la truffade, plat traditionnel des monts du Cantal voisins.
Histoire
Ce mets a été à l'origine une soupe préparée avec du bouillon, des morceaux de pain et avec de la tomme fraîche. Les moines de l'Aubrac le servaient, dit-on, aux pèlerins qui traversaient ces montagnes sur la Via Podiensis, pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle. Le monastère sur la commune de Saint-Chély-d'Aubracdisparaît à la Révolution mais les agriculteurs qui ont récupéré les terres de l’abbaye perpétuent la tradition, il est notamment confectionné et consommé dans les étables-abris d'estives (les mazucs ou burons) tenues par des vachers-fromagers pour la fabrication du fromage de Laguiole. Au xixe siècle, une mauvaise récolte de blé remplace le pain par des pommes de terre. Au xxe siècle, les Auvergnats spécialisés dans la restauration ont rendu cette préparation populaire.
L'aligot, autrefois plat de subsistance familial, est devenu pour certains un mets dit « de fête », relativement exceptionnel, sauf dans les restaurants se revendiquant rouergats ou auvergnats. Il est assez fréquemment accompagné de saucisse paysanne.
L'appellation commerciale « Aligot de l'Aubrac » a fait l'objet, en 2008, d'une requête en protection au titre du règlement UE 509/20065 (appellation d'origine protégée) par une association professionnelle. Cette dernière a réussi à prouver la notoriété et l'antériorité de l'appellation mais elle n'a pu obtenir la protection demandée au titre de l'AOP, car les recettes combinant fromage et pommes de terre ne sont pas protégées au titre du Règlement Européen. Une possibilité reste ouverte, celle de la protection au titre de « spécialité traditionnelle garantie » (STG), mais alors il n'est pas possible de protéger l'origine. En d'autres termes, la STG protège le mot « aligot » mais pas « de l'Aubrac ». Afin d'éviter que la recette puisse être utilisée dans le monde entier, sous réserve du respect du cahier des charges rédigé par cette association professionnelle, cette dernière a également renoncé à la protection par STG
Il est parfois surnommé le « ruban de l'amitié ». Le Larousse gastronomique (édition 1997, sous l'égide d'un comité gastronomique présidé par Joël Robuchon) signale que l'on prépare aussi "un aligot sucré", qui serait "arrosé de rhum et flambé".
Légendes
Une légende de l'Aubrac évoque la création de l'aligot par la rencontre des trois évêques des diocèses de Rodez (Aveyron), Saint-Flour (Cantal) et Mende (Lozère) au croisement des trois départements. À l'heure du repas, chacun aurait apporté un ingrédient : la fourme du Rouergue, les pommes de terre du Haut Pays d'Auvergne (introduites en Europe vers la fin du xvie siècle), le beurre, le lait et le savoir-faire du Gévaudan, ainsi serait né ce plat typique de l'Aubrac. La croix dite « croix des trois évêques », qui représente la jonction des troisdiocèses (et départements), se retrouve ainsi associée à cette légende.
Une autre légende liait l'aligot à un peuple de pèlerins chrétiens d'Europe Centrale, provenant d'Allgäu, dans les Alpes Bavaroises. Sur la route de Saint Jacques de Compostelle, se dirigeant vers l'abbatiale de la Chaise - Dieu, ces marcheurs pèlerins, ayant toujours une gousse d'ail dans la poche et rassemblant ce qu'on leur donnait en chemin, inventèrent l'aligot.